Dieu est conscient que nous nous éloignons continuellement de ce dont nous avons le plus besoin dans nos vies, c’est-à-dire de sa divine présence. Neuf fois dans la Bible nous retrouvons l’expression « ému de compassion », chaque fois dans les Évangiles. Sept d’entre elles ont pour sujet Jésus; une est identifiée au père de la parabole du fils prodigue.
La première mention de cette expression se trouve dans Matthieu 9.36 qui dit : » Alors voyant la multitude du peuple, il (Jésus) fut ému de compassion envers eux, de ce qu’ils étaient misérables et errants, comme des brebis qui n’ont point de berger « .
Jésus parcourait les villes et les villages pour prêcher la Bonne Nouvelle. Chaque fois, il devait ressentir cette vive compassion. Cela devait l’attrister grandement et justifiait sa venue sur terre. Israël errait loin de son Sauveur, elle était languissante, abattue et misérable aux yeux de Jésus. Le peuple de Dieu marchait au pas de la religion, il s’était créé un système religieux incapable d’atteindre la communion avec Dieu. La pensée de Dieu révélée dans l’Ancien Testament n’avait pas l’importance qu’elle méritait. La tradition hébraïque avait plus de poids que la Parole de Dieu. La foule sous les yeux de Jésus en était le triste reflet.
Les bergers d’Israël, responsables spirituels, ne faisaient que rajouter au fardeau de la multitude en disant une chose tout en ne faisant que le contraire. Ils étaient, comme Jésus l’avait si bien dit : des aveugles conduisant d’autres aveugles. Ils étaient dans un état spirituel des plus misérables, ils attendaient le Messie alors qu’il était précisément devant eux.
Ils croyaient devoir vivre selon ce que la loi leur ordonnait. Il leur fallait donc l’appliquer entièrement et parfaitement alors qu’ils étaient tous de pauvres pécheurs de naissance. Jésus venait leur annoncer la Bonne Nouvelle, la nouvelle qui dit que le Messie est enfin arrivé. La loi qu’Israël cherchait à mettre en pratique n’avait que pour objectif que de leur montrer leur incapacité à vivre sans commettre de péché. Seul le Messie pouvait réellement les sauver.
Jésus connaissait leurs profonds besoins, particulièrement celui d’être réconcilié avec le Père. Il allait pourvoir à la solution en prenant le salaire du péché à la croix. Son désir est que chaque pécheur, individuellement, le reconnaisse à titre de Sauveur et de Seigneur. C’est lui qui est nommé, avec raison, le bon berger, celui qui donne sa vie pour ses brebis (Jean 10.11).
Jésus étant sensible à l’état de cette foule qu’il en était véritablement ému et bouleversé, cela le touchait profondément. C’est pourquoi il a insisté auprès de ses disciples pour qu’ils prient le maître de la moisson (Dieu, le Père), pour qu’il envoie des ouvriers. Il adressa cette requête auprès de ceux à qui, après sa résurrection, il allait les envoyer dans le champ missionnaire qu’est le monde. Ces disciples étaient les ouvriers que Dieu lui-même s’est choisis pour cette mission. Aujourd’hui également chaque disciple de Jésus doit répondre à cette requête à un niveau différent et selon les dons donnés par Dieu.
Extrait de la tristesse d’un père
Sylvain Bigras
Poster un Commentaire