Pardon et discipline (Matthieu 6.12)

Matthieu 6.12
Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; Matthieu 6.12

Certains se croient investis d’une mission divine d’agir à titre de chien de garde dans l’église, ils se considèrent comme prophète et se sentent dans l’obligation de reprendre systématiquement chaque petite chose qu’ils estiment péché. Ils désirent bien faire, mais en fait, leurs paroles et reproches indisposent l’ensemble de l’église locale et créent un malaise évident qui n’édifie personne.

Souvent, de telles personnes, sans en être conscientes, font l’œuvre de l’ennemi en accusant leur prochain.   À cet effet, la bonne chose à faire est de les ramener aux Écritures afin de considérer comment le Seigneur et les premiers disciples ont agi. Il faut inculquer la notion de grâce qui remplace la notion de loi et de légalisme.

Luc 7.47
Ses nombreux péchés ont été pardonnés:
car elle a beaucoup aimé.
Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.
Luc 7.47

En Luc 7, nous retrouvons un pharisien qui invita Jésus pour manger avec lui. Pendant qu’ils étaient à table, une femme pécheresse s’est jointe à eux et se tenant derrière Jésus en pleurant au point qu’elle en mouilla les pieds de Jésus.  Aussitôt, elle les essuya avec ses propres cheveux et en profita pour les oindre de parfum. Le pharisien se disait que si Jésus était prophète il aurait su que cette femme était une pécheresse, il voyait cela de manière critique et n’apprécia pas la scène. Il avait le réflexe de juger facilement. Par contre, Jésus a choisi, au lieu de juger d’user de grâce et d’accorder son pardon, il a dit au pharisien que celui à qui l’on pardonne peu aime peu (Luc 7.47). Voilà une leçon qu’il nous faut apprendre et mettre en application.

Un autre jour, les disciples ont demandé à Jésus comment ils devaient prier. Jésus leur donna un modèle que nous connaissons aujourd’hui sous le nom du « Notre Père ». Après nous avoir dit de prier pour le règne de Dieu et d’avoir demandé à ce qu’il nous donne notre pain quotidien, il ajouta une phrase fondamentale qu’il nous faut mettre en application dans nos vies.  Il ajouta dans la prière cette phrase « Pardonne-nous nos péchés,  car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous a offensés » (Luc 11.4). Cela va de soi que nous ne pouvons affirmer une telle chose sans l’appliquer n’est-ce pas? Le fait de pardonner les autres est quelque chose d’aussi important selon Jésus que notre nourriture. Si donc, nous devons manger trois fois par jour, nous devons également pardonner sur une base continuelle.

Matthieu 18.21-22
Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère,
lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ?
Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à septante fois sept fois.
Matthieu 18.21-22

Matthieu nous raconte qu’un jour l’apôtre Pierre adressa une question à Jésus, il lui demanda « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi? Jusqu’à sept fois?”  Humainement, pardonner sept fois à la même personne et pour le même péché semble démontrer une attitude très tolérante, mais qu’a donc répondu Jésus à cette question ?  « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois. » (Matthieu 18.21-22).  En fait lorsque nous regardons l’œuvre de Christ dans nos vies, réalisons-nous le nombre incalculable de péchés que Christ a couvert de sa grâce en prenant notre place à la croix?  Si donc, nous recevons ce pardon de Dieu et que nous nous reconnaissons à titre de ses disciples, nous devons donc pardonner de manière continuelle à ceux qui nous offensent comme lui nous a pardonné.  

Par contre, le fait de pardonner ne signifie pas qu’il ne faut pas reprendre une personne qui a péché contre nous.  Jésus a également affirmé que si ton frère a péché contre toi va et reprend le (Matthieu 18.15). Ceci est important afin qu’un péché sérieux ne se répète pas. Contrairement à l’usage courant, nous n’avons pas à attendre que la personne qui nous a offensés vienne vers nous pour demander pardon. Jésus a choisi volontairement le mot « va »!  Les premiers pas doivent être faits par la victime, c’est la personne la mieux placée pour faire comprendre les conséquences du péché commis dans sa vie.  Cela permet à celui qui a commis l’acte dans saisir toute la gravité. 

Hébreux 12.15
Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ;
à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons,
ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés ;
Hébreux 12.15

Notons que le fait de pardonner nous soulage de nombreux fardeaux. Si nous refusons de pardonner, cela ouvre la porte à l’amertume qui fait en sorte de priver de la grâce celui qui la laisse agir. Cette amertume tolérée ne cesse de croître et devient contagieuse, elle produit de l’incompréhension, des querelles, de la médisance et également toute une variété d’œuvres charnelles (Hébreux 12.15 et Galates 5.17-21). Le pardon est au contraire un acte d’amour, de paix, de bonté et peut être associé au fruit de l’Esprit mentionné en Galates 5.22.

Pour ceux qui se croient investis d’un don spirituel pour reprendre et maintenir une saine doctrine, ils se doivent de prendre en considération certaines vérités bibliques. L’objectif à atteindre est celui de l’utilité commune du corps de Christ, de l’édification, de l’exhortation et de la consolation (1 Cor 12.7, 1 Cor 14.3 et 1 Thess 5.12). 

Paul démontre en 1 Thessaloniciens 5.14 le discernement que nous devrions avoir avant d’agir lorsqu’un problème se présente. Il affirme qu’il faut avertir lorsqu’il y a quelqu’un qui vit dans le désordre. C’est-à-dire de reprendre dans un tel cas. Lorsqu’une personne est abattue, ce n’est pas le temps de reprendre, mais c’est le temps de consoler. Lorsqu’une personne est faible, nous devons la supporter. Donc, chaque chose en son temps comme dirait l’Ecclésiaste…

Un des éléments essentiels dans nos relations avec ceux qui nous entourent est la manière dont nous développons nos relations. Si nous avons un esprit critique, nous ne pouvons être efficaces. La critique écrase, impose des fardeaux et rend tout le monde mal à l’aise. L’exhortation par contre a pour objectif de faire progresser une situation. Il s’agit d’apporter des éléments qui aident à l’avancement de la croissance chrétienne et à la bonne marche du croyant. Il faut pour cela avoir des traits de caractère de base que Paul mentionne dans Éphésiens 4, il affirme au verset deux qu’il nous faut l’humilité, la douceur, la patience et avec cela la charité. Sans ces quatre éléments, il nous est impossible de reprendre un frère de manière efficace. 

L’objectif à atteindre lorsqu’une personne nous offense se doit de toujours en arriver à une réconciliation. Il nous faut donc sans cesse et sans attendre exercer le pardon et c’est par la suite que nous serons le plus efficaces pour redresser celui qui nous a offensés.  Notre pardon ne doit pas être conditionnel à un acte de repentance.  Christ ne nous a pas attendus avant de nous offrir son pardon.  Il a premièrement payé le prix de nos péchés.

Finalement, soulignons que dans les épîtres de Paul aux Corinthiens, il est mention d’un cas de discipline sévère envers quelqu’un qui vivait dans le désordre. Paul affirme qu’un tel homme devait être livré à Satan pour la destruction de la chair (1 Cor 5.4-6). Ceci signifie en fait de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui vit dans le désordre tout en se disant chrétien. Par contre, l’histoire ne s’arrête pas là!  En fait, plusieurs croient qu’il s’agit de la même personne en 2 Corinthiens 2.5-11.   Il recommande ici que le châtiment ait été suffisant et que l’église doive maintenant pardonner et consoler cette personne de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive (2 Cor 2.5-7). 

Sylvain Bigras

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