Le danger de l’amertume (Hébreux 12.15)

Hébreux 12.15
Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés ; Hébreux 12.15

Il y a de cela quelques années, deux frères qui s’étaient mutuellement nourris d’amertume sont venus vers moi pour me reprocher des choses qui à mon avis n’étaient que le fruit de leurs préjugés.  À partir de quelques événements et de ouï-dire, ils ont imaginé ensemble un scénario où je n’avais que de mauvaises intentions.  Je me souviens du ton mesquin et arrogant de l’un d’entre eux.  Je suis sorti de cette rencontre grandement attristé et blessé.  Deux autres rencontres du même genre suivirent dans l’espace de quelques semaines.  La situation s’est rapidement dégradée, c’était un dialogue de sourds, au point où je n’ai eu d’autre choix que de m’éloigner d’eux.

1 Corinthiens 13.4-7
L’amour… ne soupçonne pas le mal… il pardonne tout…
1 Corinthiens 13.4-7

Je me rappelle avoir demandé au Seigneur à maintes reprises pourquoi ils agissaient ainsi, ne devaient-ils pas au contraire m’aimer au lieu de me juger sur de telles insinuations ?  Pourquoi me faisaient-ils un procès d’intention ?  Qui étaient-ils pour connaitre les pensées de mon cœur ?  J’étais à cette époque obsédé sur le pourquoi de cette situation.  Je me disais qu’il ne m’aimait pas, car ils soupçonnaient le mal en moi (1 Cor 13.5) alors que mon désir le plus grand était et demeure d’aimer Dieu en le servant en compagnie de mes frères et sœurs dans la foi.

Sans en être conscient, j’avais laissé l’amertume envahir mon cœur et obstruer mon jugement, j’ai laissé l’orgueil prendre la place qui se doit d’être uniquement occupée par Dieu.  Je me disais qu’ils ne m’aimaient pas, je me considérais victime alors que moi-même par mon attitude je refusais de les aimer comme le Seigneur nous demande d’aimer. 

Paul dans sa définition de la charité, de l’amour en action, affirme que la charité ne soupçonne point le mal, mais qu’également elle ne s’irrite point… elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout (1 Cor 13.4-7).  Jésus dans les Évangiles tant dans ses paroles que dans ses relations avec les autres nous a démontré un modèle parfait de l’amour.  Il est allé jusqu’à prier pour le pardon du péché de ceux qui le mettaient en croix. 

J’ai donc laissé l’amertume de ses deux frères étendre ses racines dans mon cœur. J’étais loin de suivre le modèle de Jésus.  Je préférai être scandalisé parce je ne me sentais pas aimé et abandonné.  J’ai donc au lieu d’aimer refuser de pardonner et de garder espoir dans une réconciliation. J’ai porté toute mon attention sur ma victimisation qui croissait, laissant l’amertume s’enraciner profondément en moi.  J’ai donc répondu au mal par le mal.  Oubliant la volonté de Dieu, je me suis centré sur le fait que quelqu’un dans l’église ne m’aimait pas.  J’ai réagi avec orgueil.  Si j’avais répondu avec amour, il aurait été possible avec le temps de démontrer que leurs jugements étaient erronés, de gagner mes frères, mais au contraire, devant Dieu j’ai fait aussi pire qu’eux et cela a fait en sorte que le Seigneur n’a pas été glorifié par ma réaction.  J’avais eu l’occasion de mettre un terme à l’enracinement de l’amertume, mais je me suis laissé prendre au piège.

L’amertume est un sentiment amer causé par le regret ou par la déception.  C’est un mal de l’âme, on retrouve cette pensée particulièrement dans le livre de Job.  Il arrive que lors de certaines épreuves que nous la ressentions contre Dieu. C’est en quelque sorte permettre au désespoir de nous envahir au lieu de garder la foi dans les promesses de Dieu.  On trouve dans le Psaume 42 un exemple concret lorsque nous lisons « Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de moi ? » (verset 5).  Nous devons espérer en Dieu au lieu de nous laisser emporter par des émotions négatives.

L’amertume s’attaque à tout le monde, elle ne fait pas de distinction, peu importe notre rang social, nos ministères dans l’église, nous sommes tous à risque de se retrouver prisonnier de ses racines.  En laissant l’amertume agir, nous ne plaçons pas notre espérance en Dieu, au contraire on se prive des bénédictions divines.  Au lieu d’avoir en nous sa pensée, nous broyons du noir.  L’amertume est envahissante et contagieuse.  Dans mon expérience, un frère l’a transmise à un autre qui par la suite me l’on transmise pour que comme eux je la transmette à d’autre… c’est à cela que fait référence le texte d’Hébreux 12.15 lorsqu’il dit que les racines d’amertume produisent du trouble, et que plusieurs en sont infectés. Il faut pour mettre un terme  à cela confesser le moindre rejeton d’amertume et s’en détourner, car d’autres risquent d’en être infectés.  L’amertume est une maladie de l’âme, elle fait souffrir tous ceux qui la côtoient.  La solution se trouve dans notre communion avec le Seigneur et avec nos frères et sœurs dans la foi. 

Hébreux 3.9
Exhortez-vous les uns les autres chaque jour,
aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui !
afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.
Hébreux 3.9

L’auteur du livre aux Hébreux nous encourage fortement à veiller mutuellement sur les uns les autres et particulièrement sur ceux qui risquent de se priver de la grâce de Dieu.  C’est ce qui arrive lorsqu’une personne laisse l’amertume la surprendre. Toujours dans le même livre il est dit « exhortez-vous les uns les autres chaque jour… » (Hébreux 3.13).  Nous avons le devoir de s’encourager mutuellement dans la foi.  Et cela, non pas seulement le dimanche, mais à chaque jour.  Avoir une communion fraternelle quotidienne centrée sur la recherche de la volonté de Dieu fait en sorte que nous avons l’antidote à l’amertume.   

Pour conclure, retenons que la meilleure chose à faire pour éviter l’amertume et tout autre péché est de laisser Christ vivre en nous, de prier sans cesse et de continuellement le vénérer tout en cherchant à nous éloigner de tout ce qui est une nuisance à notre relation avec notre Seigneur et Sauveur, c’est-à-dire de fuir le péché. Plus nous demeurons près de Lui, plus nous demeurons loin du mal!  C’est uniquement parce qu’il nous a aimé le premier que nous avons le privilège d’avoir communion avec Lui et le Père.  Nous avons tout en Lui et nous devons chercher à le glorifier non pas seulement par nos paroles et nos actions, mais également dans nos pensées.   Le fait de laisser l’amertume remplir nos cœurs démontre que certaines idoles ont pris la place qui lui revient de droit.  Sans tarder, nous devons lui demander pardon en confessant ce péché.  Nous devons également Lui demander son assistance afin qu’Il détruise les racines de l’amertume dans nos vies ainsi que dans celles de ceux qui ont été victimes de notre péché.  Nous ne pouvons réparer l’ensemble des séquelles laissées par le péché, mais Jésus, notre Seigneur est le seul en mesure nous de pardonner et nous guider afin que cela puisse tourner à sa gloire.

Sylvain Bigras

1er avril 2017

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